Amélie
Pelletier journaliste sur Doctissimo
Mis à jour le 12/06/2024 à 08:44
Le point avec le Dr Philippe Godeberge, gastro-entérologue et hépatologue à Paris.
Flatulences, gaz, pets, éructations, ballonnements : la définition
Il s'agit tout
simplement d'une accumulation excessive de gaz dans l'estomac et/ou
l'intestin, ce qui provoque des ballonnements et une évacuation de ces
gaz par la bouche (éructation) ou l'anus (pet).
Il existe un certains
nombre de mots associés à ce phénomène : les bruits intestinaux que l’on entend
chez les personnes ballonnées sont des "borborygmes" ou
"gargouillements" ; l’éructation (le fait de roter) est souvent
appelée "aérophagie" et l’émission de gaz par l’anus est caractérisée
par le terme "pets" ou "gaz intestinaux".
Les flatulences
présentent généralement une odeur désagréable quand le corps l’évacue sciemment
ou non.
Flatulences excessives... ou gêne excessive ?
Pets, gaz,
flatulences… Quel que soit le nom qu’on leur donne, ces émissions de gaz
parfois malodorant sont un processus parfaitement physiologique. Constituées
d’un mélange d’hydrogène, de méthane et dioxyde de carbone, elles
résultent de la fermentation, par les bactéries présentes dans
le côlon, des résidus alimentaires non absorbés.
Leur production
peut être jugée excessive par certains, mais il s’agit là d’une "impression
purement subjective, qui dépend de l’idée que ces personnes se font de la
production "normale" de gaz intestinaux", souligne le Dr
Godeberge.
D'ailleurs, une
personne en bonne santé pète en moyenne entre 13 et 21 fois par jour,
ce qui représente 0,5 à
"La
plupart du temps, les gens ne s’en rendent pas compte, car l’évacuation de ces
gaz a lieu dans des circonstances appropriées : ils sont seuls, aux toilettes,
en pleine nature… Ce n’est que lorsque l’envie de péter survient à des moments
inopportuns et que l’on est obligé de se retenir ou, au contraire, dans
l’incapacité de se retenir, qu’elle est mal vécue".
Plus que l’excès
de gaz / flatulences, ce serait donc leur évacuation qui poserait problème.
D’ailleurs, les plaintes pour flatulences excessives émanent davantage
des femmes que des hommes, traduisant une gêne sociale typiquement
féminine, souligne le gastro-entérologue.
Les causes des flatulences excessives
Présence d'une
bactérie
Le volume des
flatulences dépend essentiellement de deux choses, interdépendantes :
la composition du microbiote intestinal et l’alimentation.
"Certains
profils de microbiote intestinal ont une propension à produire davantage de gaz
que d’autres. Or, on sait que la nature des microorganismes qui composent cet
écosystème (notamment les bactéries), est modulée par divers facteurs :
l’alimentation, les antibiotiques, les antécédents de maladie
intestinale (en particulier la diarrhée du voyageur), le stress... ", explique le gastro-entérologue.
La production
excessive de flatulences peut s’accompagner d’une sensation de ballonnement au
niveau de l'intestin. Elle n’en est pourtant pas nécessairement la cause, même
si l’évacuation des gaz intestinaux soulage temporairement le ventre en
diminuant la tension abdominale. Une étude* a en effet révélé que les personnes
souffrant de ballonnements
ne produisent pas davantage de gaz que les autres, mais les expulsent plus
souvent. En cause, la présence d’une bactérie, Bilophila wadsworthia,
productrice d’un gaz irritant qui augmente la sensibilité intestinale. Ce n’est
donc pas la quantité de flatulences qui est à l’origine de l’inconfort, mais
leur nature.
A contrario,
"on peut aggraver la sensation de ballonnement à force de s’empêcher
d’évacuer les gaz", souligne le Dr Godeberge.
Incontinence aux
gaz intestinaux
Dans d'autres
situations, ce qui est en cause n'est pas la quantité de gaz intestinaux, mais l'impossibilité
de contrôler leur évacuation. La perte involontaire des flatulences,
appelée incontinence au gaz, est loin d'être exceptionnelle.
Cette baisse ou perte du contrôle s'observe notamment quand la région anale ou
périnéale est altérée ; soit de façon transitoire, comme après un accouchement
ou une intervention chirurgicale ; soit de façon permanente à cause de l'âge ou
d'une maladie neurologique.
La constipation
Autre cause
possible de flatulences : la constipation. En effet, l’accumulation des selles
dans le gros intestin prolonge et accentue le processus de fermentation à
l’origine de la production de gaz intestinaux.
Quelle maladie provoque beaucoup de gaz intestinaux ?
Plus rarement, les
flatulences excessives peuvent être le signe d’une mauvaise absorption
intestinale des aliments (le passage des substances que nous ingérons à travers
les parois de l'intestin), liée à certaines maladies : Sibo (une maladie
intestinale méconnue caractérisée par une pullulation bactérienne de l'intestin
grêle), intolérance
au lactose ou maladie
cœliaque notamment. Une consultation chez un médecin, associant un
interrogatoire minutieux et un examen clinique, permettra d’orienter le
diagnostic de ces flatulences excessives.
Flatulences excessives : quand s'inquiéter ?
Il n’y a aucune
raison de s’alarmer en cas de flatulences jugées excessives. Quand elles sont
associées à des douleurs
abdominales, une sensation de ballonnement ou des modifications du transit,
on fait probablement face à une colopathie fonctionnelle ou à un syndrome
de l'intestin irritable (un trouble du tube digestif qui provoque des
douleurs abdominales, une constipation ou une diarrhée).
Il est bon de
vérifier cette hypothèse lors d'une consultation ; celle-ci devient en revanche
impérative en cas de signes de gravité :
- fièvre,
- présence
de sang lors de l'évacuation des selles,
- perte de poids.
Comment vider son ventre des gaz ? Quels traitements pour lutter contre les flatulences ?
Certains aliments
sont bien connus pour leur pouvoir fermentescible :
- le chou,
- les oignons,
- l’ail,
- l’échalote,
- les artichauts,
- les légumineuses (haricots blancs, rouges,
flageolets...).
Sans oublier les
féculents (pommes de terre, pâtes, blé, maïs, céréales - à l’exception du riz),
riches en glucides, et tous les aliments
riches en protéines. Limiter la production de gaz intestinaux passe donc
avant tout par une révision de son alimentation et de ses repas (sur conseil de
son médecin).
"Pas
question d’interdire ces aliments, mais d’en limiter la quantité ingérée. On
peut aussi revoir la façon de les consommer, en privilégiant les légumes cuits
aux crudités, de les cuisiner, en les blanchissant, etc. La façon de les manger
est tout aussi importante : la mastication est la première étape de la
digestion, il est donc important de manger et de boire lentement, de façon à
améliorer l’absorption intestinale et diminuer la production de gaz", recommande le Dr Godeberge.
Il est également
vivement conseillé de réduire sa consommation de boissons gazeuses,
surtout celles qui sont riches en fructose, et de chewing-gums sans sucres,
pourvoyeurs de sorbitol. Le microbiote intestinal étant très résilient
(autrement dit il a naturellement tendance à retrouver sa composition
d’origine), ces modifications alimentaires doivent être entreprises sur le long
terme.
Le Dr Godeberge
met en garde contre les analyses du microbiote ou la recherche des
"intolérances alimentaires" par une analyse
de sang. Ces examens coûteux et non remboursés ne débouchent sur aucune
stratégie thérapeutique.
Il rappelle que la
greffe fécale (ou transplantation de microbiote fécal) n’est pas un traitement
reconnu contre les flatulences excessives. La prise d’antibiotiques, en
diminuant la concentration bactérienne du tube digestif, peut certes s’avérer
efficace, mais pose des problèmes de santé sur le long terme.
En revanche, de
manière ponctuelle et pour une durée qui n’excède pas une semaine, les
médicaments à base de charbon permettent de "passer un cap, même s’ils
ne traitent pas la cause des flatulences excessives".
Face à une
médecine quelque peu démunie, seule une bonne hygiène de vie associant une
alimentation adaptée et la pratique régulière d’une activité physique doit donc
être privilégiée pour venir à bout des pets intempestifs !
En résumé :
En
l’absence de symptômes associés, l’excès de flatulences ne traduit aucune
maladie et n’a pas le moindre caractère de gravité. Évacuer beaucoup de gaz n’a
donc aucune conséquence si ce n’est la gêne sociale que l’émission de pets peut
entraîner. Pour y remédier, certaines règles d’hygiène de vie s’imposent.
ça m' a fait sourire !
RépondreSupprimerà cause de mes apnées, je suis obligé de porter un masque toute la nuit, et donc, inconsciemment j' avale de l' air, qui bien sur cherche à sortir par les deux orifices naturels !
Et pas question de me risquer en dehors des wc si tu vais ce que je veux dire !
Bonne journée
Amitié
Moi, c'est toute la journée que je fais un festival... Je bricolais dehors hier, et les voisins prenaient le soleil dehors... Ils ont du croire qu'ils étaient à Cap canaveral ... Ils rigolaient... Moi, je souhaitais que le vent aille vers eux histoire de les faire fuir !!!
SupprimerTrès bonne journée à toi
Un pote me disait que pisser sans péter c'était comme un défilé sans trompette et un autre me disait que boire un coup cela pisser moins sec :)
RépondreSupprimerA pluche, tu es un orchestre à toi tout seul.
Hélas !!! Ce n'est pas commode en société !!!
SupprimerTrès bonne journée à toi